Chaque jour, j’entends et je vois des jeunes et des moins jeunes prendre pour argent comptant ce qu’on leur dit, ce qu’on leur montre. Surtout sur les écrans.
Sans devoir se méfier de tout en permanence; plus que jamais, un étalon est nécessaire pour jauger nous-mêmes le monde environnant.
Transmettre de la peur, c’est simple, il suffit de crier « attention » envers quelqu’un est c’est fait, elle a sursauté de peur.
Transmettre de la confiance, c’est plus long, difficile, surtout parce que moins habituel en général.
Comment transmettre de la confiance ?
0) Il faut que l’émetteur ait envie de transmettre de la confiance
1) le cadre est la deuxième pierre de cet édifice
2) le contenu et le contenant détermineront le degré de confiance que VOUS déciderez d’y accorder
Par exemple.
Je vois une vidéo d’un pêcheur maritime français qui explique qu’il ne peut plus partir en mer car sa police d’assurance est trop élevée. Le montant s’élève à 6000€ par an.
L’interview est réalisée sur un beau plateau de télévision, moderne avec des spots qui reluisent sur le front du pêcheur, qui est très à l’aise au demeurant et porte même une cravate et une grosse montre en or ! Le protagoniste nous abreuve de chiffres élevés, tellement élevés qu’il installe le doute dans mon cerveau de ménagère qui achète du poisson local et connait quelques pêcheurs actifs.
Il termine son argumentation télévisuelle en disant que « c’est la fin de la pêche artisanale en France » !
Je ne sors pas mon mouchoir car je ne VEUX en croire un seul mot. D’abord parce que ce serait fort dommage de balayer un métier ancestral et vital. Ensuite parce que je ne crois pas à cette démonstration de chiffres trop gros pour être vrais. Ce n’était pas un pêcheur, un VRAI.
Je me dis qu’il s’agit d’une annonce INTOX, un coup de projecteur sur le métier. Commandé par qui ? Pour qui ? Je ne le saurais que moi-même lorsque je demanderai aux poissonniers qui achètent à la criée aux pêcheurs de mon village.
Conclusion : éteignons nos écrans et allons voir, nous-même, sur le port ce qu’il s’y passe.