6-0, 6-0 !

Comment faire lorsqu’on a face à soi, un mur, un monstre, une force… ? Attention, je parle d’un contexte sportif, lors d’un match, d’une compétition ou d’un enjeu, quant à un résultat.

Suivant les situations, il y a plusieurs stratégies à adopter.
Et il y a plusieurs issues aussi. Car parfois, le monstre se tord la cheville, chute et vous remportez la victoire.

Qui n’a pas dans sa vie ou sa carrière sportive (professionnelle ou amateur) fait face à un déséquilibre flagrant ?  Personne.

C’est donc quelque chose de normal, pour laquelle on peut se préparer mentalement.

« Je dois me préparer à affronter un classement très au-dessus du mien, parce que j’ai bénéficié -ou pas-, d’abandons, de blessures de la part adverse ou j’ai eu un tirage favorable, ou il y a eu des absences.
Je dois aussi me préparer -mais c’est moins difficile en général-, à me retrouver face à des compétiteurs moins coriaces que moi, et donc me « balader » jusqu’en finale.

Revenons au fait que je sois menée 6-0 et 4-0.
C’est la panique ! Je flanche !
Dois-je crier, rire, abandonner ?
L’étiquette ne me le permet pas.
Perdre sèchement, c’est une hypothèse que j’ai travaillée avec mon coach mental.
Que faire dans ce genre de situation ?

Allez au bout, certes, mais que puis-je tenter ? Ou ne pas tenter ?

Ici, j’aurais tendance à me référer à un maître du coaching mental tennistique : François Ducasse. Pour ceux qui ne le connaissent pas, il a écrit des ouvrages de références, dont « Champion dans la tête » que je recommande fortement.

Hélas, François nous a quitté et c’est une grande perte professionnelle dans le coaching. Car il prévoit tous ces scenarii et propose même de jouer l’artiste dans ce genre de situation complexe, pour relâcher les énergies accumulées. Et pourquoi pas inverser la tendance en déstabilisant son adversaire.

Djoko, se fait masser, va aux toilettes, utilise le maximum de temps alloué par les règles. Son mental est fort mais pas forcément celui de son adversaire ! Wang sert à la cuillère, d’autres changent de place pour servir ou essaient une autre prise de raquette.

Quelle que soit l’issue, l’objectif est de garder confiance en soi. Et ce capital confiance est sans cesse utilisé, alors il faut l’approvisionner, et les coaches du mental sont là pour faire en sorte que le stock soit toujours au top niveau !

 

 

 

 

 

Hier j’ai pu assister à un spectacle sportif exceptionnel : la joie exprimée d’un compétiteur de haut niveau ayant perdu.  Oui j’écris bien la joie exprimée publiquement lors d’un échec. Il s’agit de Davidovitch, un jeune tennisman que je ne connaissais pas avant ce tournoi Master 1000 de tennis cette semaine à Monte Carlo. Il  perdit le match de finale contre Stefanos Tsitsipas.

Il adopta une belle posture de sportif et une attitude de perdant hors pair. Il était si heureux d’être là. Son équipe et lui sont allés saluer l’équipe adverse.

Bravo et merci à ce jeune homme de 22 ans qui fut un modèle de comportement pour nous tous. Il compense l’attitude si néfaste de pas mal de sportifs (et aucun sport n’y échappe) dont nous tairons les noms, vous les connaissez. Ceux qui insultent,  jettent leur raquettes, en veulent à tout et tout le monde, menacent, shootent dans le public et vont jusqu’à frapper les autres. -Récemment un  très bon joueur de tennis en colère avait tapé l’arbitre de sa raquette !-

Ce qui compte c’est  d’apprécier le chemin que l’on peut choisir de parcourir et la façon dont on vit l’instant présent, qui est momentanément l’aboutissement de ce chemin et sur lequel on n’a plus d’emprise. C’est à la mode de dire cela mais de savoir se l’appliquer à soi-même est une posture dont on tire le bénéfice (et les autres aussi-).