Comment faire renaître le tennis en France qui se meurt depuis des années ?

Vous n’êtes pas sans savoir que le tennis en France est mort. Je le répète depuis longtemps à travers mes diverses expériences concrètes, étant moi-même joueuse et passionnée (je regarde en retransmission les grands tournois, et c’est couteux financièrement), ainsi qu’un de mes fils.

On lira dans quelques années « la faillite de Roland Garros ». Dommage, on vient de refaire le « Central » ! Mais RG n’est pas concerné par ce qu’il se passe en France. Nos joueurs français non plus, la plupart habitent en Suisse et viennent pour des tournois et apparitions marketing.

Je partage quelques éléments factuels, pour une vision réelle de l’état des lieux du tennis en France en 2022.

En ce beau mois printanier, je suis la seule personne à me proposer pour être présidente de l’association du club de tennis d’un village en Province. Il n’y a pas d’autre prétendant pour gérer la trésorerie, alors le club va fermer et seule une poignée de joueurs seront concernés.  Ils ne sont pas inquiétés car le village voisin a lui aussi une association et des courts -C’est le cas partout en France, le foncier tennistique est colossal. – OUI MAIS, s’il en est de même dans le village voisin ? Et il en EST déjà de même. J’en viens, alors je sais de quoi je parle. Un club où règnent une poignée d’individus qui ne pensent qu’à eux : un éducateur sportif (qui ne mérite pas du tout le titre d’éducateur tant il hurle sur les enfants et les menace) et quelques familles qui prennent les créneaux horaires depuis 10 ans, alors des nouveaux  arrivants n’ont pas leur place (sauf en tant que remplaçant en tournois, remplaçant qu’on ne fera pas jouer, bien sûr mais qui est indispensable à la constitution d’une équipe).

Les courts de tennis sont vides à l’année, y compris durant les vacances scolaires. Seuls quelques petits malins, non « vérouillés » par le club du village ont compris qu’ils pouvaient s’en mettre plein les poches en proposant des formules de stage estivals que leurs homologues collègues eux ne peuvent en revanche proposer.

Pour ceux qui ne connaissent pas le tennis en France sachez qu’il n’y a pas de stage de tennis dans les clubs pendant les vacances scolaires, car les éducateurs salariés des clubs sont en vacances ! Ou alors parce que l’association ne les laisse pas en organiser pour un tas de bonnes mauvaises raisons ! Et quand ils en proposent c’est pour les débutants, très jeunes et de familles riches en  vacances qui veulent occuper leurs enfants une heure par jour.

Je ne suis pas contre mais ce n’est pas ainsi qu’on remontera le tennis français.

Bref, mon fils (junior) et moi (senior) sommes rejetés dans les clubs. On veut jouer, s’entrainer, prendre des courts. Rien n’est possible.  Ah si ! PAYER SA COTISATION et sa LICENCE. Car faut payer mais rien attendre en retour.

La FFT, dès août 2021, annonçait des obligations de masques, de vaccins, etc. Les premiers sur le front des contraintes envers leur cible qu’ils auraient dû au contraire chouchouter, non  ? Car on parle bien des enfants (et des familles qui paient pour eux).
A ma lettre sur la plainte du paiement pour rien d’une licence et d’une cotisation durant des mois de confinement en 2020, on ne m’a rien répondu.
En septembre, les gens ont repayé sans réclamer et l’état a poussé le paiement de septembre, avec des chèques sport.
Quelle belle hypocrisie démagogique.

Il faut faire payer tout en bas, les millions de licenciés. C’est ainsi qu’on nous appelle « Etes-vous licencié ? »
Savez-vous que Roland Garros a été dédommagé par ses assureurs des pertes dues à l’annulation de RG ? Pas nous, les petits licenciés.

Je finirai mes expériences avec le  seul stage de tennis estival, dégoté en août 2021 sur une île française. Je tairai les noms et tarifs de l’organisateur qui affiche accueillir par ailleurs des tournois internationaux pour tennis en fauteuil sur une belle plaquette aux pages épaisses en couleurs.

Sur le terrain (avec jeu de mot), ce directeur peine à accueillir des enfants, et sans doute exténué de son année, est parti le lendemain en vacances à la montagne en famille pour la semaine, laissant les jeunes sous la responsabilité d’à peine moins jeunes. Et tout ceux-là dormaient à 9 en mobile home et étaient nourris quand on avait le temps !
Des 3 tournois annoncés, seuls 2 ont eu lieu et les enfants jouaient au tennis que s’ils en avaient envie !

Je stoppe là les faits, pour moi le tennis français actuel est Mort. Mais comme je ne suis pas de la trempe de ceux qui critiquent, se plaignent, utilisent quand même, en profitent et ne proposent rien, je réfléchis, j’imagine, j’agis.

J’ai décidé de ne pas payer une cotisation à notre ancien club qui nous maltraitait (l’éducateur a tout de même été payé sans travailler et n’a pas rattrapé les cours non plus sous prétexte qu’il n’était pas disponible !) et une licence à la FFT.  J’ai écrit des courriers, restés sans réponse ou alors « personne d’autre ne se plaint et tout le monde accepte ».

En avril dernier, pour que mon fils puisse passer les tests de ramasseurs de balles à RG, j’ai accepté de jouer le jeu de la licence et  de la cotisation dans un autre club plus accueillant -mais comme je l’écris en début de post, le club est quasiment mort-.

Enfin, sur les pistes à creuser, j’en parle dans mon document « Comment reconstruire le tennis français ». Depuis des années, je suis concernée par ce devenir au-delà de l’effondrement.

J’ai visité des petites structures tennistiques privées françaises, qui ont grand courage à essayer de proposer du tennis aux jeunes qui le désirent.  Ce sont les seules à être créatives -et vu de près, ce ne sont pas des Nadal Academy-  L’une d’elle a fermé après le confinement du Covid. Dommage pour les jeunes et aussi pour les créateurs qui avaient vraiment fait de gros efforts.

Au quotidien, je parle aux familles, aux éducateurs ouverts, positifs et qui veulent s’investir en solutions, propositions et projets. L’accueil est plus que mou. « on ne peut pas organiser de tournois », « on ne peut pas réduire les terrains », « on ne peut pas aménager les règles », « on ne peut pas retirer les enfants de l’école pour s’entrainer » (laquelle ?, celle actuellement en dérive qui a laissé les enfants sous masque pendant des années !), « on n’est pas formés », « on n’a pas de budget », « ça toujours été ainsi », « comment veux-tu changer les choses? » Je vous fais grâce des pensées limitantes.

Dans un sport individuel, la mentalité est très individuelle. Seulement c’est ensemble que nous pouvons construire le tennis de demain.

Si mon document de 80 pages « Comment reconstruire le tennis français » vous intéresse, écrivez-moi !